L'antre du Chef, Etoile Rousse

J'étais rentrée dans ma tanière après avoir laissé partir Ciel Ténébreux partir en patrouille. Avais-je bien fait? C'était sans douter la dernière fois que je le voyait. Paisiblement, je fis ma toilette. J’eus bien du mal à la finir mais je ne voulais pas me négliger, même à 90 lunes. Je traversais mon antre pour arriver à ma litière ce qui me sembla prendre une éternité. je m’allongeai sur ma couche et tomba dans un sommeil très rapide et lourd. Si lourd que je ne discernai plus mes rêves. Soudain au travers des ténèbres vint ceux que j'attendais. Dans une lumière intense et bleuté, des chat à la fourrure étoilée me faisait face. Etoile Rousse, c'est l'heure... Je hochai la tête et leur rendis les cinq vie que je n'avais jamais perdue.

*Je rentrais dans l'antre, mes deux proies à la gueule. Mon regard ambré se posa immédiatement sur la fourrure de feu d'Etoile Rousse. Elle avait fait sa toilette et elle resplendissait. J'avançais d'un pas avant de comprendre que quelque chose n'allait pas. Il manquait une chose à la scène. Je fixais le dos d'Etoile Rousse étalée sur sa litière. J'étais immobile et mes proies tombèrent au sol en un bruit sombre. Soudain, je crut que ma propre fourrure s'enflamma d'un coup et je me sentis aussi vulnérable qu'un nouveau-né. Mes membres refusèrent de bouger et je restais ainsi, une patte en l'air, guettant sans un souffle un mouvement d'Etoile Rousse. Son ventre allait se soulever dans un signe de vie, j'en était certain, comment le contraire serait possible? Une autre vague de sentiment m'assaillit. Peur. Panique. Espoir. Raide comme un tronc d'arbre, je me tapis au sol, les oreilles couchée en arrière. Malheur. Horreur. Espoir. Je me mis à trembler. Amour. Amitié. Mort. Mais plus d'espoir. Je bondis sur le corps inerte d'Etoile Rousse, la gorge sèche. D'une patte faible, je la secouais aussi tendrement que brusquement. Non. Non. Profondément choqué, je reculais pas à pas. Non. NON! Je hurlais de douleur et une larme glissa sur ma joue jusqu'à se loger dans le pelage d'Etoile Rousse. Je miaulais mon malheur, sans penser que tout le clan s'en inquiéterait. Je fourrais mon museau dans son pelage que j'aimais tant. Je léchais ses oreilles avec espoir qu'elle roule sur le dos et qu'elle me regarde de ses pupille amusés. Comme avant. C'était impossible. Elle était tout. Toute mon enfance. Un sanglot se bloqua dans ma gorge. Mes joues noyées de larmes trempé la fourrure soyeuse d'Etoile Rousse. Pourquoi me quittait-elle? Pourquoi maintenant? Aurais-je pus l'éviter? Bien sûr Ciel Ténébreux! Tu es un imbécile, pourquoi ne pas l'avoir retenue dans son voyage au Clan des Etoiles. Un imbécile. C'est ta faute Ciel Ténébreux, ta faute. Je relevais la tête puis me logeais contre Etoile Rousse.*

-Pardonne moi... murmurais-je à son oreille d'une voix qu'elle seule pouvait entendre. Jamais je ne t'oublierais Etoile Rousse. Sans toi, je suis rien et je te pleurerais comme il se doit. Le clan honorera ta sagesse, ta patience et ton courage.

*Je fermais les yeux, effondré.*

*Quand je rouvris les yeux, tout mon corps était raide et endoloris. Dehors, le soleil se levait. J'avais veillé Etoile Rousse toute une journée sans avoir vu le temps passer. Je regardais le corps inerte de mon amie sur le sol. Il était temps d'annoncer la nouvelle au clan. Mais comment pourrais-je les rassurer si moi-même, j'étais le plus effondré? Soudain, je sursautais, dehors, une voix inquiète se fit entendre.*

-Etoile Rousse? Fit-elle, les chats attendent Ciel Ténébreux pour les patrouilles. Etoile Rousse?

*Je me levais brutalement, le corps alourdit. La tête d'un mâle brun lustré de noir passa dans l'ouverture. Il ouvrit de grands yeux en me voyant approcher et recula.*

-On t'attends! Me reprocha-t-il d'une voix agacée

*Épuisé, ma queue fouetta l'air, ce qui le fit taire sur le champs.*

-Et tu devras attendre plus longtemps encore. Sors d'ici.

*Il m'obéit à contrecœur et je sortis à son tour, le cœur lourd.*